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vendredi 22 janvier 2016

Chronique: "Guide de Mongolie" de Svetislav Basara


 
"Un écrivain serbe est dépêché en Mongolie pour y écrire un guide de voyage. Lui qui rêvait de s'extirper de sa morosité quotidienne, atterrit dans un pays perdu, lieu de tous les possibles - où, de temps à autre, on brûle encore des sorcières. Il échoue au bar de l'hôtel Gengis Khan à Oulan-Bator, où il voit défiler un évêque hollandais égaré dans un rêve, un officier russe devenu lama, un mort vivant au passé lubrique et même l'énigmatique Charlotte Rampling. Que tout cela confine à la folie importe peu ; la vodka coule à flots, délie les langues et libère les pensées les plus délirantes de Basara. Flottant entre rêverie et ivresse, au cœur d'un univers jubilatoire où la seule certitude est qu'il n'y en a aucune, il se laisse emporter dans un tourbillon extravagant de dérision qui n'épargne rien, ni personne."


     Voici un roman qui traine dans ma PAL depuis des années (4-5ans)... Je l'avais acheté sur un coup de tête à la Fnac, attirée par le côté déjanté de la quatrième de couv'. Sitôt acheté je l'avais commencé, mais je n'avais pas réussi à me concentrer sur l'histoire, sur le style de cet auteur vraiment loufoque. Et, il y a quelques jours, je me suis dis qu'il fallait qu'il sorte de cette PAL, mon défi étant qu'à mon prochain déménagement, ce livre soit lu! Et bien, j'ai rarement été aussi réactive à mes propres défis... A peine mon livre du moment terminé, j'ai remis la main sur cet étrange livre et m'y suis plongée....

     Contrairement a ce que le titre peut laisser penser, ce n'est pas un guide touristique mais un récit totalement absurde et extravagant. L'histoire / le livre se décompose en deux parties. La première partie donne son titre au livre. Le personnage principal (Svetislav Basara) est envoyé en Mongolie pour faire un guide touristique suite au suicide d'un de ses ami. S'en suit, diverses rencontres improbables et des discussions alcoolisées complétement folles et absurdes sur fond, de temps en temps, de réflexions profondes. La seconde partie, elle, part totalement en cacahuète. L'auteur va donner une justification à la première partie et ses névroses vont prendre le dessus. Et si, finalement, le narrateur n'avait jamais quitté sa chambre?

     Dans l'ensemble, c'est sur une impression mitigée que l'auteur me laisse. J'ai vraiment été absorbée par la première partie, où l'absurde et l'autodérision étaient bien présents mais avec un minimum de logique. La seconde partie en revanche... Je n'ai vraiment pas réussi à suivre le raisonnement de l'auteur (en avait-il un?). Je l'ai fini parce que je n'allais pas abandonner un livre alors qu'il me restait 30 pages à lire, mais je n'en étais pas loin. J'aime l'absurde, mais l'absurde avec un peu de profondeur, là, j'ai eu l'impression que l'auteur écrivait pour combler les pages manquantes. Cependant, cette deuxième partie est décisive pour la compréhension du roman et quelques passages méritent d'être lus.

     En conclusion, je suis contente d'avoir lu ce livre. Est-ce que je le relirais? Je ne sais pas du tout... Si j'ai envie de me retourner le cerveau une nouvelle fois, et que ma curiosité face à ces passages incompris (comprenez lus en diagonale) me prend, peut-être. Mais ce jour-là  n'aura pas lieu cette année! Sinon, ce n'est pas un mauvais livre. Si vous êtes adepte de l'absurde, du burlesque, de l'extravagance, vous risquez de l'adorer! Il est évident que ce livre marque, et que l'auteur à pris plaisir à nous provoquer pour nous faire réfléchir. Ce n'est pas un roman qui sera apprécié par tout le monde, loin de là, vous êtes seuls juges de vos attentes livresques. Cet ovni littéraire mérite néanmoins d'être connu.


Fiche technique:
Titre: Guide de Mongolie
Auteur: Svetislav Basara
Éditions: 10|18
Nombre de pages: 128

Prix: 7,10 €

Extraits:
"-Seul l'alcool, m'a-t-il dit, ce désinfectant souverain, est capable d'éradiquer les bêtises qui se sont accumulées dans le cerveau. Il y a des moyens encore plus efficaces, mais ils sont mortels. Si tu rencontres un homme qui ne boit pas, fuis-le comme la peste. Un type capable de supporter toute la misère du monde sans drogue ou sans alcool est certainement dépourvu d'âme."  

"Et me voilà de nouveau entrain de marcher au plafond. Carlos Fuentes avait raison: sitôt répété l'extraordinaire devient ordinaire, de même que dès que cesse la répétition, ce qui auparavant passait pour fait commun prend figure de prodige.... L'aptitude à marcher à la verticale ne me grise plus. Je m'ennuie et fume une cigarette après l'autre. Depuis quelques jours, une question me chiffonne: marcher au plafond, est-ce du siddhi, ou simplement le fait que je me transforme en insecte?"

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