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dimanche 1 novembre 2015

Chronique: "Dôme*" de Stephen King


 

Le Dôme : personne n’y entre, personne n’en sort.
A la fin de l’automne, la petite ville de Chester Mill, dans le Maine, est inexplicablement et brutalement isolée du reste du monde par un champ de force invisible. Personne ne comprend ce qu’est ce dôme transparent, d’où il vient et quand – ou si – il partira. L’armée semble impuissante à ouvrir un passage tandis que les ressources à l’intérieur de Chester Mill se raréfient.
Big Jim Rennie, un politicien pourri jusqu’à l’os, voit tout de suite le bénéfice qu’il peut tirer de la situation, lui qui a toujours rêvé de mettre la ville sous sa coupe. Un nouvel ordre social régi par la terreur s’installe et la résistance s’organise autour de Dale Barbara, vétéran de l’Irak et chef cuistot fraîchement débarqué en ville…

     Ah, Stephen King…. Lui et moi ce n’est à la base pas une histoire d’amour, mais plus une histoire pleine d’à priori… Je n’ai jamais vraiment lu d’œuvre de sa plume… Je me souviens, il y a quelques (beaucoup) années de cela, avoir commencé « Shinning »… Puis le film était passé à la télé. J’en suis ressorti tellement traumatisée du haut de mes 13-14ans, que j’ai non seulement stoppé ma lecture et mis Stephen King aux oubliettes. Puis, il y a quelque mois, papotant avec une amie de nos bibliothèques communes, est venu le sujet de Stephen King et plus particulièrement de Dôme. Je lui dis que je suivais de très loin la série et que j’en étais moyennement convaincue, et là elle me dit que la série est nulle et qu’elle ne respecte pas du tout le roman! Ni une, ni deux, voici que le premier tome du roman se retrouve entre mes mains.

     L’histoire se déroule dans une petite ville provinciale de 1150 habitants située dans le Maine: Chester’s Mill . Tout bascule le jour où un invisible et terrifiant champ de force s’abat sur la ville de façon inattendue et inexpliquée : le dôme. Tous les habitants et voyageurs présents à ce moment-là sont pris au piège et Chester’s Mill se retrouve alors coupée du monde. Très rapidement, la panique se fait sentir et la tension entre les habitants monte. Certains vont voir le dôme comme une bénédiction et saisir l’occasion pour tenter d’asseoir leur pouvoir : c’est le cas de James Rennis, dit « Big Jim », le second conseiller de la ville. D’autres tenteront de trouver des solutions au problème tout en tentant de déjouer les mauvais tours de « Big Jim ». Peu à peu, le nombre de morts augmente, l’électricité commence à manquer, les stocks de nourriture diminuent…

     J’ai (re)découvert avec plaisir la plume de Stephen King. Ici, on est bien loin des romans d’épouvante auxquels il est souvent rattaché, et c'est peut-être ce qu'il me fallait pour me réconcilier avec lui. Ce premier tome pose vraiment les bases, le décor, l’ambiance générale. Un grand nombre de personnages nous sont décrit, peut-être un peu trop et un peu trop longuement. Je m’explique : il n’y a pas de véritables personnages principaux, bien que l’on ait des figures vraiment récurrentes, l’ensemble des personnes prisonnières nous est présenté, si bien, qu’on en perd quelque fois le fil des idées de l’auteur, que l’on ne sait plus qui est qui. Bon, en début de tome, on a un petit « mémento » récapitulatif des personnes présentes à Chester’s Mill le jour du Dôme qui permet de remettre les gens à leur place, mais… moi ça m’énerve un peu quand je perds le fil de ma lecture. Parlons des personnages d’ailleurs, je me suis attachée à certains d’entre eux, d’autres sont exacerbant, mais je trouve l’ensemble assez caricatural, ce qui est dommage. Je m’attendais peut-être à plus de finesse d’un auteur de cette envergure. Ensuite, les descriptions des personnages, de certains de leurs souvenirs, etc... sont un peu longuettes et pas forcément nécessaires à la compréhension de l’histoire, créant quelques longueurs pendant lesquelles j'avoue m'être un peu ennuyée..

     Cependant, malgré ces quelques points négatifs, ma lecture m’a été très agréable. J’ai vraiment été captivée pendant la majorité du livre L'intrigue est bien menée et tellement bien ficelée qu'on ne peut qu'avoir envie de connaitre la suite. Le travail d’édition a d'ailleurs été très bien fait, car ils coupent pile au moment où l’action et le suspens s’amplifient (moi, ironique? non...). Oui, j’ai un peu de rancœur envers les éditions françaises qui ont divisé ce livre en 2, car je n’en comprends pas vraiment l’utilité. Surtout qu’autant le tome 1 j'ai pu le voir partout, le tome 2, lui, est plus difficile à obtenir... Mais, après maintes courses aux librairies, j’en ai enfin trouvé une qui avait ce fameux tome 2, que je vais très rapidement lire. J'espère que la mise en place de l'intrigue va laisser place aux actions, et que les masques vont rapidement tomber.

 Fiche Technique:
Titre: Dôme
Auteur: Stephen King
Éditeur: Le livre de poche
Nombre de pages: 829
Prix: 8,9€

Extrait:
"La marmotte se dandinait sur le bas-côté de la Route 119 en direction de Chester’s Mill, alors que la ville était encore à plus de deux kilomètres et que le parc de voitures d’occasion de Jim Rennie se réduisait à des alignements de reflets brillants, là où la route tournait à gauche. La marmotte avait prévu (si tant est qu’une marmotte puisse prévoir quoi que ce soit) de retourner dans les bois bien avant la banlieue. Pour l’instant, le bas-côté lui allait très bien. Elle s’était éloignée de son terrier plus qu’elle n’en avait eu l’intention, mais le soleil était chaud sur son dos et les odeurs fraîches dans ses narines, suscitant des images rudimentaires – mais étaient-ce vraiment des images ? – dans son cerveau.
Elle s’arrêta et se redressa un instant sur ses pattes arrière. Ses yeux n’étaient plus aussi bons qu’avant, mais assez, tout de même, pour distinguer une silhouette humaine qui se dirigeait dans sa direction, sur l’autre bas-côté. La marmotte décida néanmoins de continuer encore un peu. Il
arrivait que les humains abandonnent derrière eux des choses excellentes à manger.
Plus toute jeune, elle était grassouillette. Elle avait fait de nombreuses descentes dans les poubelles, au cours de sa vie, et connaissait aussi bien le chemin conduisant à la décharge de Chester’s Mill que les tunnels de son terrier ; et il y avait toujours de bonnes choses dans la décharge. Elle avançait de son pas tranquille, alourdi par l’âge, surveillant l’homme qui marchait de l’autre côté de la chaussée.
L’homme s’arrêta. La marmotte comprit qu’elle avait été repérée. Sur sa droite, juste devant elle, il y avait un bouleau tombé au sol. Elle allait attendre qu’il soit passé, puis partirait à la recherche d’un morceau…
La marmotte n’alla pas plus loin dans ses pensées – même si elle avança encore de trois pas – car elle venait d’être coupée en deux. Elle s’effondra sur le bas-côté. Du sang jaillit par à-coups ; ses entrailles se répandirent sur le sol ; ses pattes postérieures s’agitèrent rapidement deux fois, puis s’immobilisèrent. Sa dernière pensée, avant de plonger dans les ténèbres où nous sombrons tous, marmottes comme êtres humains, fut : Qu’est-ce qui s’est passé ?"

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